Formellement inculpé par le grand jury, l'ex-patron du FMI a obtenu jeudi sa mise en liberté conditionnelle par le tribunal pénal de New York. Il passe la nuit en prison avant le paiement de sa caution fixée à un million de dollars.
(M. Dominique Strauss-Kahn avec son avocat, William Taylor. Reuters) |
16h20 Dominique Strauss-Kahn arrive dans l'enceinte du tribunal de Manhattan où doit se tenir une audience pour décider de son éventuelle libération conditionnelle. Il se trouve dans un bâtiment annexe à celui qui abrite la salle d’audience où il doit comparaître, selon un porte-parole de la police, Walter Glowacz. L'audience doit se tenir vers 14h15 (heure locale, 20h15 en Belgique).
16h40 Jean-Luc Mélenchon, qui cognait dur avant le week-end dernier, sur Dominique Strauss-Kahn - taxé d’«affameur» du FMI par le leader du Parti de gauche -, juge son «travail politique facilité» par la mise hors jeu de DSK. «La scène politique -dans des conditions certes extravagantes-, est dorénavant libre de cette situation inouïe où il y avait un vainqueur déclaré d’avance, avec qui il était impossible de débattre», confie le probable candidat du Front de gauche pour 2012. Pour le NPA, DSK ou pas, le FMI reste l’«affameur des peuples».
17 h00 Pendant ce temps, en France, les 150.000 militants socialistes sont appelés à voter, jusqu’à 22 heures, sur le projet du parti pour 2012. Prévue de longue date, cette étape doit consacrer le processus commencé il y a un an, avec quatre grandes conventions nationales et plusieurs forums thématiques.
17h15 Sous protection policière et hébergée dans un lieu tenu secret, la femme de chambre qui accuse DSK, a pu contacter sa famille, pour la première fois mercredi. Des proches démentent auprès de SlateAfrique plusieurs informations diffusées sur elle: musulmane, elle ne serait pas voilée, ni veuve, ni séropositive. Selon sa famille, la plaignante n’aurait pas non plus de frère à New York, alors qu’un restaurateur, qui a accordé des interviews à plusieurs médias, se présentait ainsi.
L’homme en question admet, ce jeudi, n’être en effet qu’un ami: «Je ne suis pas un menteur. Je n’ai jamais dit qu’elle était ma soeur de sang, je n’ai pas de soeur de sang aux Etats-Unis. C’est une bonne amie, une cliente régulière du restaurant».
17h25 Violente diatribe du New York Post qui accuse les «étrangers décadents», «dépravés», «malodorants» qui commettent des «crimes passionnels» à New York. «Assez, c’est assez! Il faut se débarrasser des salauds», écrit le tabloïd déchaîné. Les Français y sont aussi rhabillés pour l’hiver, eux qui préféreraient «manger de la moutarde plutôt que de forcer un mécréant à faire face à la justice américaine»...
17h45 Le directeur général par intérim du FMI, John Lipsky, dit regretter «profondément» les circonstances dans lesquelles il a dû remplacer Dominique Strauss-Kahn.
18h15 Jack Lang, l’incompris? Le socialiste dénonce «l’utilisation tronquée» de ses propos sur l’affaire DSK. «Ne pas libérer, alors qu’il n’y a pas mort d’homme, quelqu’un qui verse une caution importante, ça ne se fait pratiquement jamais», avait-il ainsi argumenté lundi. «Pas mort d’homme»? Voilà qui semblait léger au vu des sept chefs d’inculpation retenus. «Les mots "mort d’homme" que j’ai utilisés signifiaient dans ma démonstration "crime de sang" et ne portaient en aucune façon sur le fond du dossier, mais sur la procédure de mise en accusation», se rattrape Lang se posant en «militant féministe de longue date» qui n’a «cessé de (se) battre en faveur de la criminalisation du viol».
18h25 Strauss-Kahn «va bien, est optimiste et en bonne santé», selon l’un de ses avocats américains, William Taylor, interrogé par RTL avant l’audience au tribunal de New York qui doit examiner sa demande de remise en liberté. «Il est innocent. Nous avons (l’espoir) de gagner son release (sa libération conditionnelle), aujourd’hui ou demain ou très tôt la semaine prochaine», ajoute-t-il en français.
19h40 La formule de Jean-François Kahn sur le «troussage de domestiques», prononcée hier sur France Culture, tourne en boucle sur le web. JFK s'explique sur Marianne2.fr et juge le mot «inacceptable», «injustifiable».
19h35 Selon des journalistes sur place, trois places du premier rang sont libérés pour être réservés à «la famille» de Strauss-Kahn.
20h15 L'épouse de DSK, Madame Anne Sinclair, arrive dans la salle d'audience du tribunal, accompagnée de l'une des filles de l'ancien patron du FMI. Vicéo diffusée par l'agence Associated Press:
20h30 Au moment même où commence l'audience, le parquet annonce que Strauss-Kahn a été formellement inculpé par une chambre d'accusation (grand jury) à la suite des accusations d'agressions sexuelles portées contre lui. «Une inculpation a été votée et prononcée contre l'accusé», indique un procureur.
20h34 Dominique Strauss-Kahn entre dans la salle d'audience. Il n'est pas menotté et est vêtu en civil.
20h38 L'audience sera-t-elle filmée? En léger différé? Les avocats et le juge qui doit examiner sa demande de mise en liberté sont en train d'en débattre. Celui-ci autorise finalement les photos et les caméras, écartant la demande de la défense.
20h40 La défense de DSK dégaine le billet du vol Air France Paris-New York pour démontrer qu'il avait été réservé à l'avance. Objectif: prouver que l'alors patron du FMI, décrit comme un «homme respectable», ne tentait pas de se soustraire à la justice américaine. Pour étoffer encore la demande de remise en liberté de leur client, elle invoque aussi la caution, qui serait trouvée, et le possible dispositif du bracelet électronique. «Nous proposons les conditions les plus restrictives possibles», souligne William Taylor alors que Benjamin Brafman est absent.
20h50 C'est désormais le procureur qui prend la parole. Il invoque des preuves qui «se renforcent chaque jour». L'audience de ce jeudi est pourtant supposée porter sur la question d'une fuite ou non de l'accusé, pas sur le fond du dossier. John McConnell rappelle également l'absence d'accord d'extradition entre la France et les Etats-Unis, argument déjà avancé lors de l'audience de lundi. Dernière raison, selon lui, de refuser sa remise en liberté: «Sa sortie de la scène de crime montre qu'il s'est passé quelque chose.» L’accusé dispose «de moyens personnels, politiques et financiers pour fuir. C'est une personnalité internationale, qui jouit d'une influence dans le monde entier», conclut-il.
21h00 Le juge demande aux avocats de la défense des précisions et des garanties sur l'assignation à résidence de Strauss-Kahn. «Le vrai problème pour cette cour est d'avoir des garanties, et pas seulement financières, pour s'assurer que le défendeur soit présent» aux audiences ultérieures, explique Michael Obus, qui ajoute que DSK provient d'un «pays où il serait difficile, voire impossible» de l'extrader.
21h10 Le juge, Michael Obus, veut prendre le temps de la réflexion et rendre sa décision sur la demande de libération conditionnelle plus tard. La cour se retire donc pour délibérer. La séance est suspendue, DSK sort de la salle.
21h10 Les autorités carcérales de New York vont enquêter sur la provenance d’une photo «exclusive» de l’ex-patron du FMI qui aurait été prise dans sa cellule de la prison de Rikers Island, selon le Daily News qui l’a diffusée. Le tabloïd a diffusé cette photo le montrant regard perdu, fatigué, la barbe dure et en chemise carcérale bleue. La photo-choc coiffée du titre «Pas de pitié pour les pervers» circule depuis le début de la journée sur la toile. «Je ne peux pas confirmer que cette photographie a été prise en prison. Je ne sais pas d’où elle vient, comment ils (le journal) l’ont obtenue, voire si elle a été truquée», dit à l’AFP un responsable des services carcéraux.
On image mal trouver une photo de DSK dans un état encore plus dégradant que celle-ci et Daily New est bien conscient de cette posture en signant : « Le patron du FMI Dominique Strauss-Kahn n’est pas à son avantage sur cette photo prise dans la cellule de la prison ». |
21h53 Le juge accorde à Strauss-Kahn sa libération sous caution. Cette caution est fixée à un million de dollars et le dépôt de garantie s'élève à 5 millions. Michael Obus prévient qu'au moindre faux pas, il «reverrait [sa] position».
(Richard Drew/Pool Reuters) |
22h05 Strauss-Kahn comparaîtra à nouveau devant la justice à New York le 6 juin pour une audience lors de laquelle il pourrait plaider non coupable des accusations de crime sexuel qui pèsent sur lui.
22 heures «C’est un soulagement et une petite bonne nouvelle dans cette semaine terrible pour lui», réagit immédiatement François Pupponi, député-maire (PS) qui a succédé à DSK à la mairie de Sarcelles. «Il va pouvoir se défendre et démontrer son innocence», espère-t-il, interrogé par BFM TV. Sur I-télé, Jack Lang se dit «soulagé»: «la machine judiciaire semblait s’acharner contre Dominique Strauss-Kahn [...] Cette décision apportera du bonheur à Anne [Sinclair, son épouse], sa famille, ses amis de France, ajoute l’ex-ministre. La seule chose que l’on doit réclamer c’est un procès équitable.»
22h20 Dominique Strauss-Kahn, auquel la libération conditionnelle vient d'être accordée par la justice de New York, passera la nuit en prison. Puis un juge de New York signera vendredi un accord de remise en liberté à la suite de quoi la caution devra être versée, et DSK sera libéré.
Un point sur les conditions de son assignation à résidence: Strauss-Kahn sera assigné à Manhattan et devra donner aux autorités américaines tous ses documents de voyage. Il fera l'objet d'une surveillance vidéo et un garde, armé, sera présent avec lui en permanence. L'ancien patron du FMI a déjà remis son passeport français à la justice américaine.
(DSK avec son avocat, William Taylor. Reuters) |
22h30 William Taylor dit, à la sortie du tribunal, «[sa] joie et [son] plaisir» et parle d’un «grand soulagement pour la famille»: «Nous sommes soulagés, on va pouvoir se concentrer sur d’autres éléments du dossier.» «Le procès portant sur les chefs d’inculpation se tiendra le 6 juin», confirme l’avocat de la défense.
22h35 Soulagement des strauss-kahniens. Pierre Moscovici se dit, auprès de l’AFP, «heureux». «C’était douloureux pour des amis comme moi de l’imaginer dans une prison dure comme celle de Rikers. Ca lui permettra de préparer dans des conditions dignes et humaines sa défense. Reste qu’il est aussi inculpé. D’un côté il y a la présomption d’innocence qui lui est due, de l’autre côté la gravité des faits. Chacun attend maintenant la vérité des faits.» Michelle Sabban, vice-présidente de la région Ile-de-France, se réjouit aussi sur RTL: «C’est bon d’entendre "libre", c’est un espoir qui renaît. Il va pouvoir se défendre comme il le doit (...). Maintenant tout commence.» Jean-Jacques Urvoas, également proche de DSK, y voit «une étape supplémentaire»: «Comme l’ont dit ses avocats le premier soir, c’est une autre bataille qui commence.»
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